En ce temps-là...

Publié le par Josep

En cette année 1949, la Justice (militaire) avait du bon…

Depuis presque cinq ans, l’épuration idéologique avait fait son travail d’éradication en France. Il restait, encore quelques malfaisants à « juger ».

Ainsi, en ce mois de novembre 1949, le Tribunal militaire de Lyon recelait dans ses dossiers des cas pendables de vulgaires « bras cassés », de ceux qui avaient pris les rangs de la « résistance » pour des tirs aux pigeons. Bien entendu, avec la pléthore de « commandant Totor, et autres Jojos », il restait quelques épisodes assez obscurs. Il fallait donc y remédier. Et qui mieux que la Justice (militaire) pouvait le faire.

Car il y avait trop d’injustices en cette pauvre France engaullisée, qui bramait, encore, cinq ans après.

Un exemple : il y eut en ce mois de septembre 1944, dans ce pays du Bourbonnais (Vichy), 15 jours après la « libé » communiste du département de l’Allier, un Contrôleur économique (les Finances de l’époque), nommé Camille Banson, 48 ans alors.

Hélas, son chemin lui vaut de croiser le « capitaine » Mealle. Celui-ci (Mealle) reçoit l’ordre d’arrêter Banson. Ce 16 septembre 1944, donc, ne se satisfaisant pas de cette mission, et après l’avoir corrigé violemment à coups de poings (*), il donne l’ordre, il est capitaine, oui ? à l’un de ses subordonnés, l’adjudant Correro de l’exécuter.

Tous ses camarades ont reconnu les faits. Dans le crime tous les malfrats sont solidaires. La main sur le cœur, ils attestent de la conduite « courageuse » de ce vaillant « capitaine » pendant l’occupation ; le tribunal militaire ne pouvait rester insensible à ces marques d’affections…

Aussi le tribunal rend son verdict : le « capitaine » Mealle est acquitté.

 

(*) En breton vannetais mell, "pilon, marteau de forgeron..."

 


 

 

Publié dans Libération 44-45

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