Nouvelles du Kenya : ici, il n'est pas question de train, mais du choix des places dans un autobus.

Publié le par Josep

Vous avez sûrement compati aux difficultés de ce voyageur d'Alès avec ses correspondances.

 

Or, ces jours-ci je reçois une lettre de Nairobi d'un prêtre, prieur, de son état, dans la fraternité Saint Pie X. Il joint à son courrier le bulletin « Habari Za Kenya » (Nouvelles du Kenya) qui rayonne  de Bujumbura (Burundi), Dar es Salaam (Tanzanie), Mombasa, Nyeri,  Nairobi, (Kenya), Kiseruan, (Kenya), Kampala, (Ouganda).

 

C'est dire si la charge du prieuré est assez compliquée, pour desservir les activités paroissiales. Un exemple, narré par un prêtre au cours d'un voyage effectué en bus.

 

« Cette nuit-là je revenais par bus de Mombasa à Nairobi quand des brigands des routes ont eu la bonne idée d'attaquer le bus... Je dormais tranquillement et fus réveillé par des cris, des gros bruits de pétard : des voleurs avaient crevé un pneu du car qui s'étant arrêté et étant isolé des autres cars circulant sur la route, fut assailli. Environ 5 voleurs armés d'arcs, de machettes, de bâtons et de petites grenades artisanales faisant plus de bruit que de mal environnaient le véhicule. L'un d’eux est monté dedans et a commencé à détrousser les passagers de devant criant quelque chose en swahili. Tout le monde était couché sur le plancher criant invoquant Notre Seigneur et Dieu de les protéger.

 

J'étais assis à ma place regardant comme un spectateur étranger ) la scène.

 

Les autres voleurs tournaient autour du bus, éclairant les passagers de l'extérieur, cassant les vitres avec leurs bâtons.Quant ils ont vu ma tête de Mzungu, j'ai eu droit à une de leurs grenades balancée contre ma vitre : beaucoup de bruit pour pas grand chose. J'ai demandé à mon voisin ce que le gars à l'intérieur hurlait, il m'a dit « il veut l'argent et les téléphones portables ».


Bon, normal, je demanderais la même chose à sa place. Je me suis donc préparé à donner une partie de mon argent et mon téléphone portable. Pas la peine de jouer les héros pour quelques dizaines d’euros.Cela m’ennuyait quand même de donner mon téléphone avec tous les contacts des fidèles, alors j’ai commencé à vouloir effacer les données. Seulement, un téléphone allumé dans le noir ça fait une lumière facilement repérable, du coup les zouaves du dehors ont commencé à s’exciter sur ma vitre avec leurs bâtons : je n’eus plus qu’à plonger moi aussi, nez sur les siège pour éviter les éclats de verres à la figure. Puis ma foi, j’ai attendu mon tour d’être dévalisé me demandant comment tout ça allait finir… De fait, pas trop mal !


Juste avant d’arriver à mon niveau les voleurs ont pris la fuite car d’autres bus arrivaient et s’arrêtaient pour intervenir.

Alors le concert d’invocations à Dieu et à ses Saints durant tout ce temps se transforma en un concert de « Deo Gratias » : c’était à qui remercierait le mieux Dieu de nous avoir protégés d’ennuis plus graves. Les passagers de devant ont été volés, certain frappés.


Morale de l’histoire, il ne faut jamais prendre les places de devant dans un bus ! »


Mais l’affaire n’était pas terminée pour autant, et notre Abbé ne perdais rien pour attendre : comme bien vous pensez déclarations à la police et réparations du pneu, retour vers Nairobi, dans le bus cassé et bien ventilé, sièges remplis de verres cassés...


Une heure se passe… nouvelle explosion ! C’est une nouvelle attaque, et un nouveau pneu crevé.


Bien entendu à nouveau des lamentations avec invocations et prières à Dieu remplissent le bus. Mais le chauffeur (chat échaudé…) ne s’arrête pas et continue de rouler. D’autres bus (nombreux entre Nairobi et Monbasa), récupèrent les passagers assiègés.


Et monsieur l’Abbé de s’écrier « Vive les Anges Gardiens !

  

 

 

Publié dans Afrique

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